Témoignage de Tiana

Je m’appelle Tiana Marques da Costa, et voilà 6 ans que je souffrais d’angoisse, de peur, de stress et d’automutilation chronique.

Depuis plusieurs années j’étais en proie à de terribles peurs, peur de la mort, peur des autres et phobie scolaire qui m’ont empêchée d’avoir une adolescence normale. Rejetée par les enfants de mon âge, j’ai fini par me renfermer totalement sur moi même, extériorisant ma souffrance par la scarification et les crises. J’ai été retirée du milieu scolaire, et j’ai suivi des cours à domicile durant un an, alors que mon état allait de mal en pis.

L’été 2011, j’ai été hospitalisée deux mois pour pensées suicidaires avant d’aller dans un autre centre trois mois supplémentaires. Allant plus mal que jamais, me scarifiant quotidiennement avec du verre brisé, je rentrais chez moi, avec des bandages qui recouvraient mes mains et mes avant-bras. Mes crises d’angoisses nocturnes étaient plus violentes que jamais, et ma relation aux autres tout bonnement chaotique, même avec ma propre famille. Suite à une crise particulièrement violente, j’ai quitté l’hôpital et commencé une année inscrite à des cours par correspondance (CNED). J’ai complètement arrêté de sortir, je n’avais plus ni lien social, ni perspective d’avenir, et les nombreux psychologues que je voyais n’arrivaient à rien faire, à part me droguer de médicaments, tous plus inutiles les uns que les autres.


Ce ne fut que l’année d’après que je fus reconnue enfant surdouée et j’entrais à Zébra. La première année fut difficile, d’importantes insomnies s’ajoutèrent aux phobies nocturnes, me faisant faire quotidiennement nuits blanches et crises. Je passais mes journées à dormir et mes nuits à crier. Je dus attendre cette année pour voir des changements s’opérer. Peu à peu je cessais de me scarifier, et je recommençais à créer des liens sociaux. J’ai pu reprendre le lycée petit à petit, et même mes crises d’angoisse disparurent. J’ai commencé à me déplacer en ville, inviter des amis chez moi, faire des projets et voir mon avenir autrement que rempli de médocs et de docteur.

Au moment où j’écris ce texte, j’ai commencé à chercher seule un stage d’apprentissage comme fleuriste. Je me suis inscrite au CFA Corot, mes liens avec ma famille sont plus solides que jamais, j’organise des sorties en ville avec des amis que je me suis fait au lycée, je travaille sur un projet de scénario de manga, j’ai totalement arrêté de me scarifier. Je ne fais plus la moindre crise d’angoisse, et je me sens plus épanouie que jamais.


On peut toujours mettre mon rétablissement sur le dos d’un traitement plus efficace, ou d’un médecin plus doué que les autres, mais pour moi cette guérison miraculeuse je ne la dois qu’à Zébra, qui en deux ans, et sans le moindre médicament, m’a fait remonter du fossé que je m’étais creusé.
Aujourd’hui je me sens plus forte que jamais, et grandie par mon expérience aussi douloureuse fut-elle. C’est avec fierté que j’affirme être un zèbre. Je considère Zébra comme ma deuxième famille, un foyer et un refuge où j’ai rencontré des personnes colorées, vivantes qui me comprenaient, me ressemblaient, m’acceptaient.
Ce témoignage se transformerait en roman si je commençais à écrire tout ce que Zébra m’a apporté et tout ce que je lui dois.
Alors, pour Zébra, et tous les zèbres que j’y ai  rencontré, vous m’avez sauvé la vie !
                                              MERCI !
 
                                                Tiana Marques Da Costa